12 Feb. 2021

La (Re)Construction du Monde

ECCHR, FES, Goethe-Universität Frankfurt am Main, IFS, IIPM, medico international, RLS


Conférence en ligne du 12 au 14 février 2021, avec Achille Mbembe, Susan Buck-Morss, Rita Segato, Ulrike Herrmann, Sandro Mezzadra, entre autres.

Co-organisateur : ECCHR, Friedrich-Ebert-Stiftung, Goethe-Universität Frankfurt am Main, Institut für Sozialforschung, International Institut of Political Murder, medico international, Rosa-Luxemburg-Stiftung


Aide. Solidarité. Politique.

Une conférence non seulement sur l’état misérable du monde, mais aussi et surtout sur les possibilités de sa reconstruction en un lieu dans lequel il vaudra enfin la peine d‘y habiter.

« Le politique à notre époque doit partir de l’impératif de reconstruire le monde ensemble. Pour que l’idée de décolonisation à l’échelle planétaire ait une quelconque valeur, elle ne peut pas partir de l’hypothèse que je suis plus pur que mon voisin. »
Achille Mbembe

De nombreuses crises se cumulent actuellement en une crise mondiale, qui se condense dans la pandémie du coronavirus. L’effondrement de l’ancien ordre mondial et des structures supranationales, la pénétration de l’économie dans tous les domaines de la vie, le retour d’un État-Nation autoritaire, la crise climatique et la capitulation de la politique – le virus résume tous les symptômes de cette crise. La crise mondiale devient inéluctable et tangible là où la survie de milliers, parfois même de millions de personnes dépend de l’aide qui leur est donnée ou refusée. Dans quel genre de monde vivons-nous lorsque l’aide ne fait que stabiliser un ordre mondial qui a lui-même de plus en plus besoin d’aide? Et : Quel est ce monde dans lequel l’aide n’est qu’uneexpression de l’incapacité à le transformer et le rendre meilleur ?

L’aide doit aujourd’hui témoigner du monde dans lequel elle intervient et ainsi, rendre compte à elle-même et aux autres de ses propres expériences et actions. Nous voulons mettre ces expériences au service de la discussion politique. Loin de se cantonner sur la crise, le but doit toujours être de la résoudre ou tout au moins, de l’essayer. Nous savons, après tout, que ces tentatives de solution doivent être globales et totalement inclusives si l’on veut qu’elles soient justes et durables. La première question à laquelle nous devons tous répondre est comment mettre fin à une politique susceptible de supprimer la politique, car une telle politique renoncerait à traiter les problèmes mondiaux et instrumentaliserait l’aide comme une poubelle dans laquelle on évacuerait les ravages mondiaux du capitalisme.

La discussion de l’expérience acquise dans le cadre de l’aide à l’échelle mondiale flaire les prémisses d’une politique de renouveau, pratiquant la solidarité comme en témoignent les manifestations mondiales pour la justice climatique, les mouvements féministes et antiracistes transnationaux, les soulèvements locaux pour la démocratie, les droits de l’homme et une vie digne. Sur cette base, notre conférence « La (re)construction du monde » vise à déterminer la corrélation entre aide, solidarité et politique en s’inspirant de la promesse que nous nous sommes faite dans la Déclaration des droits de l’homme : celle d’un ordre mondial et social dans lequel les droits qui nous sont accordés à tous seraient pleinement réalisés.